Entourée de l’immense Lac Nicaragua en contre bas et du Volcan Masaya
de l’autre côté, la vue du haut de ses nombreuses et magnifiques églises y est
époustouflante.
Ses rues colorées où se mêlent calèches et gros 4x4, ses demeures
coloniales à haut plafond et cour intérieure,
ses édifices bordés de bois exotique sculpté… chaque détail de son
architecture la rend majestueuse et laissent deviner l’opulence de l’époque où
elle était l’une des cités les plus puissantes de l’Empire Colonial. Se laisser
porter en errant au hasard des ruelles est un régal.
Le contraste entre deux rues mitoyennes est d’ailleurs étonnant :
à gauche de notre auberge le calme règne, un vélo ou un chien passent de temps
en temps. En revanche immédiatement à droite se trouve l’équivalent de la rue
Sainte Catherine bordelaise mais en version locale, soit en quelques
mots : reggeaton ou bachata à fond dans chaque magasin, des stands de tout
et n’importe quoi ou à même le sol proposant chaussures, culottes, casquettes,
barrettes à cheveux, tortillas, amplis pour MP3, cigares, billets de banque, briquets,
maïs grillé… et des gens partout, qui se bousculent, parlent, crient, achètent,
commentent. Ici et là quelques flics endormis ou hypnotisés par leur
portable ; ici et là un ou deux voisins de chambre perdus dans la masse et
le boucan discontinu.
Bien sûr un peu plus loin se trouve le parc central parfaitement fleuri
et décoré pour Noël où les touristes américains et vendeurs ambulants affluent
du matin au soir. Mais malgré le tourisme national et international
grandissant, les habitants et commerçants demeurent souriants et chaleureux,
d’une gentillesse simple et non intéressée. Ou c’est du moins l’impression
qu’on en a !
Nous avons donc trouvé un charmant petit backpacker (auberge de
jeunesse) très justement nommé Oasis, s’agissant d’une ancienne maison
coloniale rénovée, dotée d’un luxuriant jardin intérieur et même d’une petite
piscine. Dans notre chambre située à l’extrémité de l’aile gauche, à l’écart et
à priori si paisible, nous avons très bien dormi sauf quand :
3. Mention
spéciale pour le second couple -nos voisins de cloison- également très en forme
et ayant pris bruyamment la relève deux fois dans la journée qui a suivi. Il
semble que la pudeur ne fasse pas partie des principes universels.
Bref, les joies
des backpackers. Au fond, on est un peu tous des hippies.
C’est donc avec soulagement et émotion que nous allons retrouver notre
chambre pourrie de Popoyo, à la plage, où les gens sont certes beaucoup moins
cools mais au moins dorment quand c’est l’heure car demain y a surf.
On aura quand même bien profité de Granada et ses alentours, dont la
ville de Masaya. Située au pied du volcan du même nom, elle est surplombée par
le Fort Coyotepe, une ancienne prison et centre de torture (dont tous les
occupants ont finalement été massacrés par la Garde Nationale en 1983). Du fort
la vue y est grandiose, mais pour l’énergie positive, on repassera… un brin
oppressant. On y a également trouvé un grand marché d’artisanat joli et coloré,
et par ailleurs salvateurs pour notre soirée de Noël jusque là prévue sans
cadeaux. Nous arborons maintenant de magnifiques t-shirts siglés
« Nicaragua » et pouvons boire notre café dans un mug assorti. C’est
beau.