lundi 24 février 2014

Derniers moments côté Caraïbe

     Après 3 semaines de pur bonheur à Bocas del Toro, nous avons finalement rejoint la côte Pacifique pour de nouvelles aventures dans une culture et un décor différents.
En attendant, voici nos dernières photos des îles ; les images parlent d’elles-mêmes!


































dimanche 9 février 2014

Bons Baisers de Bocas Del Toro

     Voilà déjà dix jours que nous avons quitté le Nicaragua, après avoir fait nos adieux à nos nouveaux amis et avoir embrassé très fort Juanito (ou pas). Malgré quelques mésaventures, nous sommes ravis de notre séjour et reviendrons certainement dans ce pays chaleureux et plein de potentiel niveau surf!

     Comme à l’aller, la transition par le Costa Rica fut plus qu’hasardeuse et pas franchement réjouissante ; disons qu’on s’est fait arnaquer comme des débutants par un taxi de San José et avons passé la nuit dans un hôtel un placard au prix exorbitant décidé spécialement pour nous (commission pour le taxi comprise) et à l’équipement pourri mais parfaitement idoine pour les passes (miroir géant, tuyau à mi-hauteur dans la douche… parfait on vous dit), on a d’ailleurs assez rapidement constaté que les chambres étaient louées à l’heure. On n’a donc pas fermé l’œil de la nuit à cause des maquereaux un peu trop bruyants dans le couloir, mais cette fois-ci nous n’avons pas demandé aux intrus de baisser d’un ton (merci sagesse) ; les backpackers américains étaient de gentils petits pandas à côté. Aaahhh les joies d’une bonne nuit réparatrice tant espérée après 12h de bus d’un pays à l’autre!

     Note pour plus tard, ne jamais baisser la garde même après 15 minutes de marche chargés comme des mules nicaraguayennes , ne jamais faire confiance à quelqu’un qui va comme par magie vous amener dans un hôtel bien mieux et bien moins cher que celui dans lequel vous avez réservé, et surtout, TOUJOURS demander la monnaie dans laquelle le prix est demandé. On nous a dit 17 (sous-entendu US Dollards), en fait c’était 17 000!!! En colones, la monnaie locale. Elle a juste « oublié » de dire mille…

     Bref, ajoutez à cela le sourire pas du tout blasé ou inexistant de la moitié des commerçants de la capitale (quand ceux-ci ne vous ignorent pas carrément), le coût de la vie qui a doublé en à peine 15 ans, l’hégémonie nord-américaine ou néo-colonialisme de masse, et les vols quasi systématiques (à l’arrachée, dans les bus, dans les hôtels…), pour la Pura Vida, le slogan national, faudra repasser. En tout cas on n’y a pas encore goûté. Pues gracias por nada y adios Costa Rica!



     Heureusement, tout juste avons-nous passé la frontière avec le Panama, la différence fut radicale : du poste de douane de sortie du Costa où l’officier nous a à peine adressé un regard, visiblement dégouté de sa vie (ou des touristes ?) à celui de l’entrée au Panama, au grand sourire et nous souhaitant la bienvenue, c’était un autre monde! Quelle réjouissance d’ailleurs de retrouver la musique typique d’ici, les sons ragga/dance-hall des Caraïbes et l’accent spécial du Panama au vocabulaire si particulier. Les mots coupés, les sonorités chantantes, le verlan local… J’adore le Panama! Ca restera toujours un pays cher à mon coeur.




     Ainsi, depuis notre arrivée à Bocas del Toro, nous ne déchantons pas (les désagréments font partie du package et s’oublient vite!). On appréhendait un peu car la vie y est plus chère que dans le reste du pays, mais on a finalement trouvé un petit hôtel à 20$ en plein centre et super luxueux pour notre standard : TV, câble, wifi, SDB privée, eau chaude, la belle vie… mais aussi, ô surprise, bed bugs! Ces espèces de mini-vampires qui prolifèrent dans le matelas et ne sortent qu’à la nuit tombée pour sournoisement aspirer le plus de sang possible. Nous avons compris pourquoi l’hôtel est si bon marché! Je me suis fait littéralement dévorée pas une mais DEUX fois, et c’est un simple euphémisme de dire que c’est honnêtement le truc le plus dégoutant du monde.

     Grâce à Jerem’ et Alex, deux Bretons très sympas rencontrés dans le bus, nous partageons les taxis et bateaux pour aller surfer et avons toujours un bon deal.
C’est ça le petit désavantage de Bocas (outre les longues coupures d’eau et d’électricité, mais enfin ça c’est partout!), les spots étant situés à l’autre bout de l’île ou carrément sur d’autres îles, il faut toujours trouver un transport pour s’y rendre, à moins d’élire domicile en face d’un seul spot, mais d’être en conséquence coupé du monde et privé de toute diversité de vagues.


     Cela dit, on a eu des sessions si délectables que la question du prix devient vite obsolète! Des reefs parfaits offrant de longues gauches et le beachbreak de Bluff, réplique à l’identique d’un spot bien connu et carré où l’on a grandi, les bodyboarders et autres friands de tubes épais et rapides sont au paradis ! Mike est extatique, il a d’ailleurs chopé la (les) bombe(s) de la journée lors de la dernière session de gros. Les planches y sont quotidiennement brisées. La vague est vraiment puissante et casse directement sur le sable, dans un fond d’eau arrivant au mollet. Certains l’adorent.
Personnellement je préfère les autres spots où l’ont peut vraiment glisser et enchainer les manœuvres (comprendre : à Bluff, j’ai peur!).                      





     Il y a des fois du monde (voire même beaucoup, beaucoup de monde), comme à Carenero, le spot le plus proche ; mais nous avons aussi eu de super sessions avec une poignée de surfeurs, voire même seulement deux à l’eau ! Playa Paunch, un matin pendant 2h, à enchainer les vagues glassy avec un autre Hollandais, le rêve total! Heureusement qu’il était là d’ailleurs, je n’aurais pas aimé être toute seule… même s’ils n’attaquent jamais, il y a de petits requins, et vraiment, je n’aime pas les requins.



 
   Mis à part le surf, l’archipel est magnifique. Une épaisse forêt tropicale recouvre l’intérieur des îles,  les endroits les plus isolés sont parsemés de cabanes habitées par des indiens que l’on voit se déplacer la journée dans des canoës de bois creusé. Ailleurs les maisons sont également en bois et peintes de toutes les couleurs, dans la pure tradition caribéenne ; la côte est bordée de mansions sur pilotis. En fin d’après-midi, le parc central est pris d’assaut par des enfants et des diablotins déguisés jouant de leur fouet et effrayant ces derniers, prémices du carnaval.
Les petites filles portent des élastiques bariolés dans leurs cheveux pendant que leurs mères arborent de jolis bigoudis ; partout on entend de la musique, avec une forte prédominance ragga (Buju Banton et Sizzla en ce moment même en fond sonore !) mais aussi de la salsa, du merengue, du tipico...



                           


     Les gens - locaux, touristes, rastas, artesanos (vous savez, ceux qui jonglent avec des boules de feu, jouent du djembé et fument des joints, pendant que les filles dansent pieds nus ou font des bracelets… oui, oui ceux-là même qui squattaient à Montañita il y a 7 ans), vieux hippies américains (eh oui, il en reste), incontournables backpackers et autres hordes de surfeurs, parlent indifféremment anglais, espagnol, allemand, français, guari-guari (le dialecte local, mi-jamaïcain mi-castillan) et se mêlent allégrement à la vida loca de ce village touristique mais dont la culture demeure unique.




     Dans ce mix interculturel, j’ai pu revoir quelques amis panaméens pour la première fois depuis 5 ou 10 ans. C’est fou comme le temps passe vite. De réaliser que tant de temps s’est écoulé alors que ça parait être hier, et que telle époque, ces deux années passées ensemble il y a 12 ans nous ont tous autant marqués. Bizarrement, certains de la bande reviennent également à Bocas pour la première fois depuis une décennie, après avoir vécu en Europe ou aux USA ; c’est un beau hasard de se retrouver ici au même moment et pouvoir partager nos souvenirs, avoir des nouvelles des autres...


     En se promenant sur les îles alentours, on découvre de véritables décors de films (ou Ko-Lanta, selon les références) : plages interminables de sable fin bordées de cocotiers, eau translucide et chaude comme un bain maison, des étoiles de mer géantes avançant subrepticement au raz du sable au fond de l’eau, et même de mignons petits singes prenant leur goûter dans les branches d’un arbre aux fleurs roses bonbon. Sur d’autres îles on peut voir des dauphins, des raies mantas, des paresseux et les fameuses red frogs : des mini-grenouilles rouges à petits pois comme les chaussettes de Dorothée, pouvant provoquer la mort du premier curieux voulant les toucher.



  


     Sans exagérer, nous sommes hébétés par la beauté qui nous entoure. La première fois que je suis venue ici c’était il y a 13 ans… et la vie a bien changé ! Le coût aussi d’ailleurs. Mais tout semble s’être développé de manière harmonieuse. J’ignore si écologiquement parlant c’est aussi vrai, mais en tout cas en apparence c’est toujours aussi paradisiaque. On apprécie d’autant plus qu’on observe, de loin, les tempêtes s’abattre en série sur l’Europe. Bon courage à ceux qui sont restés. En espérant que les dégâts ne soient pas irréversibles…  Quand on voit les spots d’Anglet, ça laisse songeur.

Mais la vie est douce à Bocas del Toro. Roman, un ami d’Arcachon, nous a rejoint ce matin pour passer le mois de février ensemble, et d’ici une semaine nous migrerons sur la côte pacifique, voir si l’herbe y est aussi verte. Les prévisions pour les semaines à venir des deux côtés du Panama sont idéales, il semble que nous ayons encore pas mal de chance côté vagues. Pour l’instant c’est un sans faute, Neptune et Poséidon sont avec nous… pourvu que ça dure !






(Ps. Pensée très spéciale pour une personne qui m’est plus chère que tout et qui va subir une grosse épreuve dans quelques jours. C’est dur d’être loin dans ces moments là, et j’échangerais bien ma place avec n’importe qui pour être en France maintenant. M. chérie, bon courage, sois forte, je pense à toi et t’aime beaucoup beaucoup.)