jeudi 1 mai 2014

Surfeuses dans la jungle ou la pépite cachée du Costa Rica

     Avec un peu de retard (retour en France et ré-acclimatation obligent), voici le récit accompagné des photos de la fin de notre voyage.
 
    C’est avec un léger pincement au cœur que nous nous replongeons dans ces dernières semaines passées dans un grand bonheur, tant le contraste est intense avec notre vie biarrote retrouvée. Pas que nous soyons malheureux, loin de là, mais l’eau glacée, la pluie quotidienne au Pays Basque et surtout la reprise du travail, ça pique un peu! Fort heureusement, à nous le fromage, les viennoiseries, les tartes, les salades élaborées, le magret pour Micky, les graines pour moi et tous nos bons petits plats du pays, miam! Et puis revoir enfin ceux qu’on aime, c’est un immense plaisir.
    Enfin bref, pour revenir au voyage, nous n’aurions pas pu le terminer d’une meilleure façon. Pavones, petit village logé au fin fond du sud du Costa Rica, est un réel coin de paradis. Je n’ai d’ailleurs qu’une envie, c’est d’y retourner! Nous avons eu de la chance car c’est une vague capricieuse, la houle doit être suffisamment grosse et bien orientée pour entrer dans la baie et que les vagues s’enroulent le long du rivage, ces dernières pouvant atteindre 300m de long! Elle attire d’ailleurs des surfers de tous les pays, mais pour de mystérieuses raisons, n’est jamais trop peuplée non plus ; il y en a pour tout le monde. Une vague parfaite qui déroule pendant une minute ou deux, jusqu’à avoir mal aux jambes, dans de l’eau à 30°c et sous un grand soleil, ça vous dit ?? Car en effet, une bonne partie de l’année, ces conditions sont garanties, faisant de Pavones la plus longue gauche d’Amérique Centrale. Un rêve éveillé pour les goofy foot comme moi, et aussi pour les filles ; je n’avais jamais vu autant de surfeuses à l’eau, et de bon niveau qui plus est! Des locales mais aussi beaucoup d’Américaines qui semblent souvent venir ici ou même y vivre. D’ailleurs, à quelques kilomètres se trouve un surfcamp spécial girls, avec du yoga, de la dance, etc… un peu cliché mais de quoi ravir les jeunes surfers du coin.
 
    Outre les vagues parfaites, tout est magique à Pavones. Le cadre est réellement époustouflant de par ses vives couleurs, les dégradés de bleu le long de la côté ciselée et la mixité de ses luxuriantes forêts ; des palmiers mais aussi de nombreux manguiers et immenses avocatiers, des hibiscus de toutes sortes, des bougainvilliers oscillant du rose au orange, ainsi que toutes sortes d’amas d’arbres dont j’ignore le nom mais tous plus riches et denses les uns que les autres. Les tropiques dans toute leur splendeur. Là aussi des singes hurleurs à chaque coin de bosquet et des oiseaux, encore des oiseaux. On est à mi-chemin entre le Jardin d’Eden et le Livre De La Jungle.
    L’énergie ressentie est incroyable, tant par la nature omniprésente et généreuse que par les habitants et les touristes. C’en est même étrange! Tout le monde est si gentil, si poli, si souriant, qu’on se croirait dans une colonie hippie qui n’a jamais évolué. C’est un peu le monde des Bisounours version surfers. Et c’est probablement ce qu’était le reste du Costa Rica il y a trente ans, car l’ambiance dans ce village est unique en regard du reste du pays, malheureusement dégradé par le tourisme et l’invasion américaine. Mais ici non, le temps s’est comme arrêté, pour donner le meilleur de ce qui est - des humains, des vagues, de la nature… et on pourrait très bien s’imaginer être dans un village peu visité du fin fond du Salvador, tant les locaux sont aimables. Nous avons sympathisé avec les costariciennes chez qui nous logions (au rez-de-chaussée d’une petite maison d’hôte dont elles étaient en charge) et elles aussi nous ont démontré à plusieurs reprises à quel point certaines personnes ont le cœur sur la main. De quoi se réconcilier avec le Costa Rica et enfin vivre la Pura Vida telle qu’elle devrait être. Quelle richesse!
 
    Mais enfin tout cela se mérite, et nos trajets, tant à l’aller qu’au retour, ont été longs et éprouvants. Du genre à frôler l’évanouissement tant la chaleur et le manque d’air étaient forts. Note pour plus tard, et à ceux qui s’y rendent, notamment depuis le Panama, prenez un taxi! C’auraient été pour nous les meilleurs 50 US$ jamais investis. Gracias por nada au généreux taxi de la frontière qui nous a dit qu’il n’y avait pas de bus le dimanche (c’est ça…) sans pour autant nous aider à nous y rendre sans lui, ainsi qu’à l’autre nous ayant indiqué un bus allant dans la direction opposée à laquelle nous aurions dû aller. Une fois qu’on s’en est rendu compte, nous avons dû attendre plus de 4h sous un étouffant 40°C (brillante idée le terminal à l’abri du vent sous un toit de tôle) pour qu’un bus reparte enfin, pour encore se remettre les 4h supplémentaires de bus nécessaire… alors que nous étions si près! Ou comment faire 60km en 10h et perdre 3 litres d’eau.
    Un supplice cette journée, je crois que nous n’avons jamais eu aussi chaud de notre vie ; à la fin tout le monde dans le bus devenait rouge écrevisse et suait à grosses gouttes, ce qui n’empêchait pas le chauffeur, imperturbable, de s’arrêter ici et là, et que je bavarde avec un collègue avant de partir mais après avoir fermé les portes passagers, et que je vais m’acheter un coca bien frais sur le bord de la route tout en plaisantant avec la vendeuse… nous l’aurions tué (si nous n’avions pas été en état de léthargie aggravée, s’entend). Mais une fois cette épreuve passée, nos dix derniers jours ne furent qu’un enchainement de sessions parfaites, de couchers de soleil aux milles nuances de rouge et autres moments de pure félicité. Même quand ma planche est venue se caser dans mes dents, m’assommant à moitié au passage, la magie a opéré puisque je n’en ai perdu aucune (joie) et que j’ai pu resurfer dès le lendemain (blocs de glace + Arnica 9CH = combo gagnant).
    Bref, un beau voyage qui prit fin dans l’un des endroits les plus fabuleux que je connaisse, et dont nous avons savouré chaque seconde jusqu’à notre vol pour la France.
 
    Tant et si bien qu’ American Airlines nous a offert deux billets de 800 US$ chacun pour repartir où l’on veut dans le monde pendant un an!!!
Je ne sais pas, mais je crois qu’on a dû être Mère Térésa dans une autre vie… MERCI.

    Et un grand merci à vous de nous avoir suivis durant tout notre trip. C’était super de partager ces moments et d’avoir un retour de votre part. On suivra alors ceux qui ont décidé de partir, et sinon à bientôt… pour la suite des aventures!


















 




 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire